Lucie Basch l'entrepreneuse de Too Good To Go

Lucie Basch cofondatrice de l’application de lutte contre le gaspillage alimentaire

Comment une simple application qui met en relation consommateurs et commerçants a pu en moins de dix ans devenir la numéro un de la lutte contre le gaspillage alimentaire ? Pépite de la French Tech avec une croissance exponentielle, Too Good To Go s’affiche sur les smartphones de plus de vingt millions d’utilisateurs. En 2022, la start-up française a recruté 595 salariés à travers le monde. Son succès, il le doit en partie à Lucie Basch, la cofondatrice, visage de Too Good To Go. Son discours depuis 2016 est inchangé, et militant contre le gaspillage alimentaire. Bien que son histoire ait connu quelques épreuves, l’aventure de la Centralienne avec Too Good To Go, a des allures de success story.

De l’application vers un mouvement de lutte contre le gaspillage alimentaire

Lucie Basch grandit à Paris. En 2014, elle termine l’École centrale de Lille. Elle fait des études en Angleterre puis travaille chez Nestlé. Son rôle est d’améliorer la productivité des usines. Cette expérience est le point de bascule de son parcours. Elle se rend compte de l’absurdité de ce système. Elle démissionne et s’installe en Norvège. Dans sa quête de sens scandinave, elle parle de son projet anti-gaspillage alimentaire autour d’elle. Cela l’amène à rencontrer des personnes qui ont le même objectif qu’elle. Au lieu de les considérer comme des concurrents, Lucie Basch collabore avec eux : collaboration is the new competition, souffle-t-elle dans une interview.

L’alignement des étoiles profite à la jeune entrepreneuse. Le 11 février 2016, la France vote la loi Garot, la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Au mois de juin de la même année, Too Good To Go apparaît dans la liste des applications sur smartphones.

En un clic, les commerçants de proximité et les consommateurs sont mis en relation. Lucie Basch démarche en personne les restaurants et les boutiques d’alimentation sur son vélo pour parler des avantages de son application. Le système gagnant-gagnant-gagnant séduit. En effet, le commerçant peut générer un nouveau flux de client, et se financer de manière complémentaire. Le consommateur paie un tiers du prix de ce qu’il aurait payé dix minutes avant la fermeture. De son côté, le modèle d’entreprise de Too Good To Go est aligné avec les enjeux écologiques qu’il s’est fixés.

Lucie Basch contre le gaspillage alimentaire

En 2017, nos voisins norvégiens lançaient une campagne de sensibilisation autour des dates limite de consommation et des dates de durabilité minimale. Too Good To Go s’en empare pour la France. Une table ronde réunit différents types d’acteurs du secteur. En deux ans, la jeune start-up devient l’interlocuteur privilégié sur le sujet des dates de consommation. Plus qu’une application, Too Good To Go devient un mouvement pour la lutte contre le gaspillage alimentaire.

La pugnacité de Lucie Basch fait que ce mouvement devient mondial. Too Good To Go est présent en Europe : Pays-Bas, Danemark, Portugal, Belgique, Pologne, Suisse, Autriche, Espagne, Suède, Norvège, Allemagne, Italie et Royaume-Uni.

Elle initie les écoliers au mouvement avec le programme mon école anti-gaspi. Un kit pédagogique est mis à la disposition des professeurs des écoles dans la classe et à la cantine. 10 % des écoles ont déjà téléchargé le programme.

Les polémiques ayant touché la jeune entrepreneuse de la French tech

Lucie Basch connaît néanmoins des déconvenues. En 2019, l’application subit, elle aussi, la période du Covid. Elle voit le chiffre d’affaires de son entreprise baissé de 70 % alors qu’elle a 750 salariés à payer et aucune visibilité sur la fin de cette situation. Elle se résout alors à faire entrer un fonds d’investissement dans son entreprise. Elle choisit celui d’Alexandre Mars, Blisce, labellisé Bcorp. Cela sauve l’entreprise et lui permet de gagner 30 % d’utilisateurs supplémentaires.

À la suite de la pandémie Covid, les États-Unis connaissent le mouvement The great resignation. Les salariés démissionnent en masse. Cette même année Too Good To Go s’installe à New York puis à Boston. Sur 140 employés, 35 démissionnent. Ces départs impactent la société européenne. Coup dur pour la Parisienne, qui n’avait jamais eu de démission en Europe.

La crise du #balancetastratup a aussi touché l’entreprise de Lucie Basch

En 2022, le hashtag balance ta start-up écorne l’image de la start-up sur Instagram. Six messages d’anciens salariés font état de dérives managériales, de travail le week-end ou durant les congés payés et de la pression constante qu’ils subissent. Lucie Basch reconnaît les erreurs et confie que tout n’était pas parfait. Elle assure que son entreprise prône la culture du feedback.

Il s’agit d’inciter les employés à donner et à recevoir des commentaires constructifs. Cela afin d’améliorer constamment le développement des compétences et la réussite collective. La croissance exponentielle de l’entreprise aurait positionné des salariés à des postes de manager. Or, ils n’avaient pas l’expérience nécessaire pour assurer cette fonction. Ces erreurs de débutant ont été « transformées en opportunité de faire mieux », selon Lucie Basch.

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Les chiffres participant au succès de Too Good To Go

Le gaspillage alimentaire représente 40 % de la nourriture jetée à la poubelle, soit 10 millions de tonnes de produits par an.

Depuis sa création, l’application de Lucie Basch a sauvé 4 paniers-repas par seconde, soit 200 millions de repas sauvés de la poubelle. Ce sont 80 millions de consommateurs dans le monde qui profitent de cette aubaine, dont 15 millions en France.

L’application Too Good To Go sauve des millions de repas chaque année

L’entreprise qui a débuté en France en 2016 a connu une croissance étonnante. Lucie Basch explique que « l’entreprise se finance grâce à une commission d’un euro par panier-repas distribué. L’intérêt de ce système, c’est que notre développement est forcément aligné avec notre raison d’être ». Elle ajoute que son « chiffre d’affaires est directement corrélé à la lutte contre le gaspillage alimentaire ». Ce sont donc 1 200 collaborateurs dans 17 pays qui sont rémunérés par les repas sauvés.

Lucie Basch, l’entrepreneuriat au féminin

De sa conception à aujourd’hui, le leitmotiv de Lucie Basch n’a pas changé. Il s’agit toujours de lutter contre le gaspillage alimentaire. Sa volonté d’en faire un enjeu majeur de son entreprise s’inscrit dans toutes ses interviews. Sa méthode est de « faire avancer la cause en toute bienveillance et honnêteté ».

Elle a été nominée pour la sixième édition du prix Margaret sur le thème « #ForaBetterWorld, le temps de l’action ». Elle fait partie des 20 entrepreneurs préférés des Français selon le magazine Forbes. Dans plusieurs interviews, elle affirme déléguer le travail aux personnes qui savent mieux faire qu’elle. « Ce qui m’anime, c’est de construire plutôt que de faire tourner la boîte au quotidien ».

C’est comme ça qu’une fois Too Good To Go installée aux États-Unis, elle laisse la place à un directeur général qui « saura mieux [qu’elle] gérer des salariés américains ». La Parisienne conçoit aisément de ne pas avoir réussi » sur cet aspect : « Quand tu te tapes 35 démissions, c’est que clairement il y a un problème ».

À partir d’une simple application, Lucie Basch a réussi en moins de dix ans à promouvoir un projet de lutte contre le gaspillage alimentaire. Le lien tissé entre consommateurs, commerçants et Too Good To Go est un trio gagnant-gagnant-gagnant. Chacun trouve une solution à la fois économique, sociétale et écologique. Ce projet au début scandinave, puis français, touche aujourd’hui 17 pays en Europe et de nombreuses métropoles américaines.

La jeune entrepreneuse a connu des polémiques non seulement en France, avec le hashtag balance ta start-up, mais aussi aux États-Unis avec le mouvement The great resignation. La centralienne a su rebondir de ces déconvenues avec résilience et lucidité. Les chiffres travaillent en sa faveur et améliorent toujours plus la volonté de Too Good To Go de se positionner en expert de l’anti-gaspillage alimentaire. Sa cofondatrice a su rapidement devenir une figure emblématique d’un développement entrepreneurial au féminin, humain et porteur de valeurs écologistes.

Article rédigé par Aurélie Cécile rédactrice web SEO.

Sources :

Interview Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=JCdlIV1hbk4

Chiffres du gaspillage selon le Ministère de l’écologie

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